Que savons-nous de l’Erythrée? Assez peu de choses en fin de compte. Allons donc à la rencontre des érythréens qui nous proposent de présenter leur pays et les raisons qui ont motivé leur fuite. Une campagne nationale a été lancée début septembre dans toute la Suisse avec des stands d’information tenus par des érythréens. On estime que chaque mois 5000 personnes fuient l’Erythrée. Venez découvrir pourquoi ce samedi 12 septembre de 12.00-15.00, rue de la Confédération.
Les autres dates en Suisse romande sont:
Genève 19, 26 septembre de 12:00-18:00 – Lausanne 26 septembre de 12:00-18:00- Fribourg 26 septembre de 12:00-18:00
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Et si vous ne voulez ou ne pouvez pas vous rendre sur les stands, voici ce que dit le Secrétariat d’Etat aux migrations sur la situation en Erythrée (SEM). On compte actuellement près de 8’000 érythréens en Suisse, voici pourquoi….
Depuis la proclamation de l’indépendance, en 1993, l’Erythrée est dirigée par Issaia Afeworki et son Front populaire pour la démocratie et la justice (FPDJ), qui est un parti unique. Aucune élection n’y a eu lieu et la constitution votée en 1997 n’est jamais entrée en vigueur. Quiconque émet des critiques à l’encontre du gouvernement est généralement placé en détention sans être jugé. En outre, la liberté de culte est fortement restreinte. Depuis le conflit qui a éclaté en 1998 entre l’Erythrée et l’Ethiopie au sujet des frontières entre ces deux pays et qui a duré jusqu’en 2000, tous les Erythréens sont tenus d’accomplir un « service national » de durée illimitée, dans un domaine civil ou militaire, sans perspective d’en être libéré. La solde est maigre (elle équivaut à moins de 10 CHF par mois), le lieu et la nature du service sont déterminés par les autorités. Aussi l’absence de perspectives pousse-t-elle de nombreux jeunes Erythréens à émigrer. Les migrants érythréens qui viennent en Suisse sont pour la plupart des jeunes âgés de 15 à 30 ans qui ont quitté illégalement leur pays après avoir déserté ou refusé d’accomplir le service national. L’expérience a démontré que, en cas de retour, ils encourent des peines arbitraires draconiennes pour « trahison de la Nation ». Lors de leur fuite, ils se rendent en général par voie terrestre via le Soudan en Libye, où ils embarquent en direction de l’Italie. Leurs principales destinations en Europe sont la Suède, l’Allemagne, la Norvège, les Pays-Bas et la Suisse.
Les demandes d’asile déposées en Suisse par des requérants érythréens ont augmenté à partir d’avril 2014, puis ont atteint un pic en juin et juillet, avant de repartir nettement à la baisse. La situation a évolué en parallèle avec le nombre d’Erythréens arrivés dans le Sud de l’Italie. En 2014, près de 7000 ressortissants érythréens ont demandé asile en Suisse. La majorité de ces requérants viennent dans notre pays par détresse et parce qu’ils ont besoin de notre protection. C’est pourquoi un grand nombre d’entre eux obtiennent l’asile ou sont admis à titre provisoire et peuvent de ce fait rester longtemps en Suisse. En 2014, une protection a été accordée à environ 85 % des requérants érythréens. Cette tendance persiste. Depuis le début de 2015, 305 demandes d’asile ont été déposées en Suisse par des Erythréens. Le taux de reconnaissance est de 45,5 %.
Plus sur l’Erythrée: L’exode de ceux qui n’ont plus rien à perdre, Stéphania Summermatter, Swissinfo.ch