En Thaïlande où la Clinique Mae Tao, dédiée aux Karen, ne désemplit pas— Le temps des réfugiés

La Clinique Mae Tao située à la frontière thaïlandaise donne environs 110’000 consultations par an aux migrants et réfugiés en provenance du Myanmar (Birmanie), principalement aux femmes et aux enfants d’ethnie Karen. La moitié des consultations sont données à des personnes qui résident au Myanmar où les soins médicaux manquent cruellement. Les traversées de la frontière se font illégalement, souvent de jour par la rivière Moei. C’est le cas de milliers de femmes qui viennent pour accoucher et recevoir les premiers soins avant de repartir.

On ne peut comprendre le succès de cette clinique sans revenir sur le parcours émouvant de celle sans qui des milliers de réfugiés et de migrants du Myanmar n’auraient pas survécu.

Photo @ Chiara Trincia / IRC

Dr. Cynthia Maung est née dans une famille Karen à Rangoon en 1959 et a grandi à Moulmein. Après des études de médecine et des expériences professionnelles dans différentes cliniques du pays, elle s’installe dans le village de Eain Du (Etat Karen) où elle découvre avec effroi la misère de ses patients.  Après le coup d’Etat militaire de 1988  elle est obligée de fuir car les combats entre les milices Karens et l’armée mettent sa vie en danger. Elle mettra 7 jours pour atteindre la Thaïlande à pieds à travers la jungle.

“Il était tard dans la nuit et quelqu’un est venu me chercher, me disant qu’une femme allait accoucher entre les arbres. C’était une jeune femme, adossée à une énorme malle, hurlant dans le noir. Une dame âgée l’aidait avec ses mains nues et sans instrument. Lorsque nous sommes arrivés, le bébé était né et j’ai été choquée. C’est là que j’ai réalisé tout ce que nous devions faire pour la santé des femmes ici, dans cette zone de guerre.”

Et c’est ainsi qu’en février 1989, elle et un petit groupe d’étudiants ont décidé d’ouvrir une clinique de fortune dans une maison en bois branlante dans la banlieue poussiéreuse de Mae Sot. La Clinique Mae Tao ne disposait alors que de 5 lits, quelques instruments et un cuiseur de riz pour les nettoyer.

Aucun membre du personnel n’était officiellement formé à la médecine. Autre problème, tous étaient illégalement en Thaïlande et ne parlaient pas la langue. Mais les besoins immenses sur place ont commandé de poursuivre les soins et d’accroître l’assistance médicale tout au long des années.

En 2016, la clinique s’est déplacée et beaucoup agrandie. Elle compte de nombreux services et 160 lits.

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