L’opinion de Claude Ruey contre le durcissement injuste de la Loi sur l’asile (13-14 juin 2012) est la mienne. A l’inverse de Mr. Alexandre Casella qui se trompe sur les statistiques de l’asile, Mr. Claude Ruey apporte une analyse nuancée et réaliste du problème et comme tous ceux qui cherchent vraiment à rendre la procédure d’asile plus efficace, il propose des solutions.
Je cite quelques passages de son article excellent paru dans LE TEMPS dans la section OPINIONS du 22 juin 2012:
« Quels sont donc les faits et les chiffres en matière d’asile? Fin 2011, 50 000 personnes vivaient en Suisse au bénéfice d’une protection (27 000 réfugiées statutaires, 23 000 admis provisoires), 17 000 étaient en procédure. Cela représentait en tout 0,84% de la population de la Suisse. On est loin de l’envahissement ou du raz-de-marée proclamés par les agitateurs. Au cours de la même année 2011, 22 551 personnes sont arrivées en Suisse au titre de l’asile. Si ce chiffre est en hausse par rapport aux années précédentes, il correspond pratiquement à la moyenne des 20 dernières années. Et sur les 19 467 cas traités en 2011, 7099 personnes peuvent être envoyées dans un Etat dit Dublin. Sur les 12 368 demandes d’asile restantes traitées, il y a finalement eu 6781 personnes, soit 55% des demandes traitées, qui ont obtenu une protection en Suisse (réfugiés statutaires 30%, admissions provisoires 25%). Lorsqu’au parlement on a parlé de 80% de requérants économiques, c’est qu’on cédait à la propagande, pas à l’honnêteté intellectuelle! Voilà pour quelques faits. »
Alors, un grand merci à Claude Ruey pour une rectification heureuse des statistiques.
Et je vous invite à revoir mon article récent: « L’ODM le dit, en 2011, 80% des demandes d’asiles examinées en Suisse reçoivent un statut de protection bien mérité! »
Je regrette que LE TEMPS ai demandé une contribution à Mr. Alexandre Casella qui semble totalement déconnecté de la réalité. Il ne suffit pas d’avoir travaillé au HCR pendant 20 ans pour avoir une voix crédible dans le domaine. Ici on ne parle pas du Vietnam, de Beirut, de Bangkok, on parle de la Suisse et il faut se documenté avant d’écrire… Pourquoi ne pas avoir demandé aux personnes actuellement en charge du dossier au HCR, je pense à ceux de la section Suisse du HCR dont les interventions au sein des deux Commissions des institutions politiques (Etats et Conseil national) ont été particulièrement éclairantes.
Mais voilà, quand on interroge les personnes qui travaillent à fond sur la question, on a le même son de cloche!